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Qui n’a pas déjà eu cette (désagréable) surprise lors d’une recherche sur Google ? Celle de trouver des informations personnelles visibles de tous, des photos de soirées publiées par de lointains « amis » sur Facebook, ou encore des extraits de conversations sur d’obscurs forums/sites de rencontres datant de plusieurs années et risquant fortement de compromettre votre prochain entretien d’embauche si l’employeur a la curiosité de se renseigner un peu sur la recrue potentielle que vous êtes ? Un droit à l’oubli, ce serait bien…

Si jusqu’à présent, Google privilégiait le droit à l’information au respect de la vie privée, la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a tranché le 13 mai dernier : En vertu de la directive 95/46/CE du parlement européen et du conseil relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, les moteurs de recherche sont responsables de la présentation des données recherchées.

Qu’est ce que cela signifie ?

Tout simplement que Google se doit de respecter davantage la vie privée de ses utilisateurs en leur proposant un droit à l’oubli, c’est-à-dire la possibilité de supprimer certains résultats de recherche via un formulaire en ligne… à certaines conditions.

En effet, Google souhaite « un juste équilibre entre la protection de la vie privée des individus et le droit du public à accéder à ces informations et à les diffuser« , le but étant de vérifier si les informations remontées par le moteur de recherche sont « obsolètes » et si elles comportent un « intérêt public » (si vous êtes Georges Clooney, ça risque d’être difficile pour vous de justifier que vous souhaitiez ne plus être présent sur Google). Chose amusante concernant la protection de la vie privée des internautes : il vous faudra prouver votre identité en fournissant votre carte d’identité… Je dis ça, je dis rien.

Seuls les résultats français sont concernés

Autre bémol, les résultats – s’ils peuvent bénéficier du droit à l’oubli – ne le seront que sur Google.fr et pas sur Google.com, puisque la législation ne s’applique que sur le web français, cela ne représente donc que peu d’intérêt si la recherche est effectuée depuis l’étranger… ou si vous utilisez vous-même Google.com depuis la France (en cliquant sur « Utiliser Google.com » en bas à droite de la page d’accueil de Google.fr).

Si Google assure traiter chaque demande de droit à l’oubli, aucun délai n’est fourni lors de l’envoi du formulaire, le message étant « mis en file d’attente et traité dès que système sera opérationnel ».

Le moteur de recherche chercherait-il à noyer le poisson ?

A voir, puisque 45 000 demandes seraient en cours de traitement en juin (on prévoit entre 500 000 et 1 million de demandes d’ici la fin de l’année) et le traitement se faisant au cas par cas, il est donc impossible de le faire humainement et Google doit mettre en place un système adapté.

Le système de droit à l’oubli mis en place par Google n’est donc pas encore fonctionnel et le meilleur moyen de contrôler sa vie privée sur Internet reste encore de s’occuper manuellement de la suppression des données compromettantes en se rendant directement sur les sites sur lesquels elles se trouvent. Espérons que la vidéo du « Harlem Shake » avec vos amis n’ait pas trop été partagée sur la toile 😉